Rire garanti au spectacle "Bik n3ich" de Naoufel Azara et Hassen Gharbi. Durant une heure trente ou plus, Hassen Gharbi endosse le costume d'un émigré tunisien, ingénieur de son état, qui revient au pays après une vingtaine d'années d’absence avec pleins d'idées dans la tête.
Il fait alors face à une large brochette de personnages du cru tunisien: taxiste, vendeur, infirmier, etc. Hassen Gharbi s'attelle donc à critiquer, à s'offusquer, à dévoiler, à parler sans gants de cette Tunisie si chère malgré ses tares multiples.
Le duo, Hassen Gharbi sur scène et Naoufel Azara à la réalisation, propose dans "Bik N3ich" un délire en paroles et en danses à travers lesquel ils brossent le portrait d'une Tunisie tiraillée entre traditions et modernité. Nous et les autres à la fois. Une Tunisie particulière avec un potentiel qui suscite les convoitises de "Jacob" et de "Pascal", symboles des forces étrangères qui s'arrangent pour garder le pays à la loupe. Rien ne leur échappe!
Puis entraînant le public du Teatro dans ce délire artistique, Hassen se met dans la peau d'un téléphone portable et fait le va et vient entre deux amoureux. Scène intime mais ô combien révélatrice de cette jeunesse qui s'attache aux apparences et aux futilités. Mais la romance est toujours là, et c'est peut-être ça l'essentiel aussi.
Dans ce pays, il faut beaucoup d'énergie, beaucoup de résistance, d'éveil pour faire face aux mentalités dépassées, à la vacuité des êtres et aux convoitises politiciennes. Dans ce sens, Hassen Gharbi a bien incarné cette énergie dont nous devons tous nous doter pour aller au delà de tout obstacle, le sourire au visage, et le coeur battant. Car dans ce pays, il ne faut jamais baisser les bras. Hassen Gharbi l'a bien prouvé dans son spectacle "Bik N3ich". On en sort habité par une gaieté légère malgré toutes les vicissitudes du temps. C'est peut-être ça être tunisien.
Chiraz Ben m'rad
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